#chronique: The Hate U Give de Angie Thomas

img_0096

 

 

Titre: The Hate U Give (La haine qu’on donne)

Auteure: Angie Thomas

Edition: Nathan

Lecture: en VF

Pages: 488

 

 

— RÉSUMÉ

Starr a 16 ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres de gangs, la drogue et les descentes de police.
Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic; tous les jours , elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes.
Mais tout vole en éclats le soir où son ami d’enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s’embrase, tandis que la police cherche à enterrer l’affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu’elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère; et à redresser la tête.

— NOTE: 5/5

— CITATIONS

“Brave doesn’t mean you’re not scared. It means you go on even though you’re scared.” — Angie Thomas

“Sometimes you can do everything right and things will still go wrong. The key is to never stop doing right.” — Angie Thomas

“Once upon a time there was a hazel-eyed boy with dimples. I called him Khalil. The world called him a thug.
He lived, but not nearly long enough, and for the rest of my life I’ll remember how he died.
Fairy tale? No. But I’m not giving up on a better ending.” — Angie Thomas

“Pac said Thug Life stood for ‘The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody’.” — Angie Thomas

“Funny. Slave masters thought they were making a difference in black people’s lives too. Saving them from their “wild African ways.” Same shit, different century. I wish people like them would stop thinking that people like me need saving.” — Angie Thomas

— AVIS

WAW. WAW. WAW.

Petit coup de coeur voilà voilà, pas du tout prévu qui plus est. Parce que oui si je m’attendais à aimer THUG au vu des nombreuses louanges déjà parues à son sujet sur la toile, je ne m’attendais clairement pas à ce qu’il me remue autant. Et là pour avoir remué, croyez moi que j’ai remué.

Si je devais décrire ce roman en quelques mots, j’utiliserai probablement ceux-ci: important, percutant, actuel, réaliste et juste. Effroyablement juste même. The Hate U Give est tout simplement bouleversant d’authenticité et comme dans tout excellent roman, j’ai eu envie d’hurler un nombre incalculable de fois en le lisant. Et maintenant que je viens de le poser, je me sens à la fois pleine d’espoir et pleine de frustration. En colère et soulagée. En bref, ce livre m’a retournée.

Le sujet, tout le monde le connait. Un policier tue un jeune homme noir aux Etats-Unis, des émeutes suivent, la justice tombe ou pas (très certainement trop rarement). C’est dans cette atmosphère qu’on suit Starr, une adolescente afro-américaine comme les autres, forcée de se cacher derrière deux personnalités: l’une qu’elle offre à sa famille dans un quartier où sévit la violence des gangs et l’autre qu’elle sert à ses amis blancs du lycée privé dans lequel elle suit ses études. Après avoir assisté au meurtre (oui parce que c’en est bel et bien un) d’un de ses meilleurs amis, on marchera sur les pas d’une Starr d’abord terrorisée et même menacée par le système qui apprendra peu à peu à ne plus avoir peur et à faire entendre sa voix. Cette jeune héroïne m’a touchée de bien des manières de par sa fragilité et son courage.

J’ai absolument ADORÉ le style d’Angie Thomas. Sa façon d’écrire est ultra « fraîche » (oui ça fait un peu jeune cool oups) et ce que je veux dire par là, c’est que sa façon d’écrire est très actuelle, très dans l’air du temps. Elle insère pleins de références à la pop-culture (dont des références HP je fonds oui oui), ses dialogues sont ultra spontanés et la réalité y est très bien représentée. Je pense que beaucoup de jeunes pourront s’identifier aux personnages créés par l’auteure et c’est un point ultra positif pour moi étant donné que plus on se sent proches des protagonistes plus on s’intéresse généralement au message qu’ils tentent de transmettre.

Autre point pour lequel j’ai tout simplement fondu est l’image et l’importance que donne l’auteure à la famille dans ce livre. Et quand je dis famille, je parle de la famille avec un grand F. La relation que partage Starr avec ses parents, ses frères mais également tous ses proches qu’ils soient ou non de son sang est tout bonnement MAGNIFIQUE. C’était ultra touchant: voir autant d’affection, de sincérité et de soutien prendre place dans des situations aussi sombres redonnent tout simplement du baume au coeur et nous rappelle que l’amour sera toujours bien plus fort que la haine qu’on nous donne. Toutes leurs interactions étaient soient complètement hilarantes soient extrêmement poignantes. De nouveau, les scènes créées par Angie Thomas étaient criantes de vérité.

Ce roman ne se termine pas « bien » à proprement parlé. Bien sûr, certaines choses évoluent dans le bon sens mais d’autres n’aboutissent pas forcément à ce qu’on aurait espéré lire. Certains pourront se sentir frustré, pour ma part je pense simplement que dans un récit qui relate aussi bien la réalité, il est impossible que tout finisse tout beau et tout rose. Le racisme existe encore de nos jours. La ségrégation aussi. Les policiers qui tirent plus facilement sur les noirs que sur les blancs aussi. La justice qui ne fait pas toujours son travail correctement également. Ce livre est une oeuvre coup de poing qui tend à nous montrer tout ça mais qui tend aussi à nous montrer que même si les choses ne changeront pas forcément du jour au lendemain, c’est en faisant entendre notre voix maintenant qu’on finira par faire bouger le monde demain.

Parce que si le racisme existe encore, la tolérance prend petit à petit le dessus. Parce que de bons flics sont également dans les rues. Parce que la justice est parfois correctement rendue. Oui THUG nous montre les mauvais côtés de l’iceberg d’une société dans laquelle souffre encore de trop nombreuses minorités mais il ne tombe pas pour autant dans le pessimisme. Il apporte de l’espoir et après m’être sentie si révoltée au cours de ma lecture, c’est finalement le coeur un peu plus apaisé que j’écris cette chronique.

Ce livre est IMPORTANT. Il FAUT le lire. Que vous soyez noir, jaune, rouge, blanc, peu importe parce qu’il parlera à tout le monde. The Hate U Give nous donne une magnifique leçon de vie, Starr une claque magistrale et Angie Thomas une lecture qui bouscule, qui dérange peut-être mais qui fait surtout réfléchir. Je me sens grandie, différente après avoir parcouru ces 488 pages. Je me sens plus ouverte et plus tolérante qu’hier.

THUG est véritablement une lecture à ne pas manquer. Foncez.

 

Une réflexion sur “#chronique: The Hate U Give de Angie Thomas

Laisser un commentaire